26/07/2012

Comment les Russes font-elles pour marcher ?


Elles arpentent la ville. Chevelure longue, blonde et lissée, maquillage appuyé, tenue moulante et talons vertigineux – 12 cm, ici, c’est comme si vous portiez des ballerines – dans les grandes villes de Russie, les jeunes femmes défient les lois de l’équilibre et se fichent pas mal des entorses à la cheville ! Les pavés disjoints et le bitume défoncé perturbent les touristes ? Altières et haut perchées, elles n’en ont cure. Alors certes, on assiste parfois à de belles gamelles. Des chutes mémorables pour lesquelles on n’hésiterait pas en France à appeler le Samu. Mais la glissade la plus spectaculaire,  les quatre fers en l’air, n’altère en rien leur superbe. Sourire aux lèvres, l’œil un peu bravache, les jeunes filles se relèvent. Et chaussent leurs stilettos, illico...
Tentée par l’expérience, je suis entrée dans un André local essayer une paire d’escarpins aux talons aiguilles de 15 cm. Les quelques pas que je fis dans le magasin eurent raison de ma détermination. La perspective de sortir dans la rue ainsi chaussée me semblait tout à coup aussi dingue que de sauter à l’élastique de la Tour Eiffel.

Etonnée que les Russes s’imposent chaque jour un tel challenge, j’ai alors cherché à comprendre. Et interrogé Frédéric Godart, professeur à l’Insead et auteur de Sociologie de la mode (éditions La Découverte). Selon lui, cette hyperbolisation des attributs de la mode trahit la conception russe actuelle
de la féminité, où la notion de séduction est centrale. Et les talons ?  "Ils permettent de se grandir face aux hommes. La taille étant l’un des principaux facteurs de domination, les jeunes femmes prennent ainsi symboliquement le pouvoir" explique t-il. Une chance : les soldes ne sont pas tout à fait terminées. A moi les Louboutin ! J’en connais un qui va faire moins le malin…


19/07/2012

Style. dans ma trousse de beauté, il y a...


Des vernis écoloEn toutes circonstances, je suis adepte du naturel. Une touche de gloss sur les lèvres, un peu de mascara et c’est parti ! Cette saison, comme toutes les péronnelles, je craque aussi pour les nouveaux vernis à ongles Kure Bazaar dont la formule est écologique à 85%. Les quatre ingrédients les plus affreux, sales et méchants (le Toluene, le formaldehyde, le DBP et le camphre synthétique) y sont remplacés par de la pulpe de bois, coton, pomme de terre, maïs et blé. Quant aux couleurs, elles sont somptueuses et pile dans l’air du temps. Ma préférence va à Bohemian (roux), Kelly (fushia) et Hipster (bleu).


Un parfum bio. Autre coup de cœur, 100% bio et glamour : l’eau de parfum Vamp à NY d’Honoré des Prés. Imaginé par Olivia Giacobetti, un nez qui a notamment officié pour Lubin et l’Artisan Parfumeur, ce jus célèbre les épousailles de la tubéreuse, du rhum et de la vanille bourbon. Sur ma peau, il laisse un enivrant sillage de monoï qui évoque les îles, plus que le macadam new yorkais.
Tout aussi à propos, Nuxe vient de lancer Prodigieux, une eau de parfum d’été déclinée de son Huile Prodigieuse (en vente en pharmacie). Elle ne contient pas d’alcool et peut être portée au soleil, sans craindre les taches. J’aime sa fragrance discrète mais, faute de soleil, je n’ai pu vérifier l’info…

Des barrettes qui brillent. La parade pour donner du chic
à ma non-coiffure, c’est enfin les jolies pinces, barrettes et pics à cheveux ornés de strass de la créatrice Nadine Delepine. Avec ça, je devrais être la plus belle pour aller danser ! Enfin, j'espère.



Contacts. Vernis www.kurebazaar.com ;  Eau de parfum www.honoredespres.com ;  Atelier Nadine Delepine 14, rue Princesse, Paris 6e.  

12/07/2012

Livres. Jouer pour donner un sens à la vie



Aux antipodes des faiseurs qui se regardent le nombril, certains acteurs semblent « aspirés » par le rôle qu’ils incarnent. Les voir sur scène, c’est décoller pour un voyage dans leur imaginaire. Laurent Terzieff et Jacques Gamblin sont dans ce don de soi. Ils ont écrit des livres qui leur ressemblent. 
Seul avec tous. C’est un florilège de souvenirs, réflexions et expériences de Laurent Terzieff. Une sorte de rêverie éveillée où le comédien pioche dans son existence ce qui nourrit son feu intérieur. Ce petit livre inachevé, Laurent Terziefff disparut avant qu’il soit terminé, donne les clés de son univers. Ecouter ce mystique dire les poèmes de Rilke fut pour moi une expérience unique. Ce soir là, ai-je compris plus tard en lisant Seul avec tous, je fus l’invitée d’un grand comédien. « A la présence vivante de l’acteur répond la présence vivante du public (…) A la fin de la représentation, quelque chose d’incommunicable s’est communiqué et il en reste, comme après une soirée entre amis (…) ce silence lourd fait de toutes sortes de bruissements des choses qui se sont dites » écrit-il.*

Le toucher de la hanche. Jacques Gamblin est un artiste solaire, à l’imagination débridée. Sur scène, son corps élastique - il faut l’avoir observé fondre d’ennui dans une salle d’attente, jusqu’à prendre la forme de son fauteuil -, exprime autant que les mots. Le voir jouer Entre courir et voler y’a qu’un pas papa ou Tout est normal mon cœur scintille (pièces dont il est l'auteur), c’est comprendre ce que cet acteur en apesanteur peut avoir de profond. Le toucher de la hanche est sa deuxième fiction. Drôle et sensible, elle en dit long sur sa façon de voir la vie. Le narrateur, son double, y  joue chaque jour son amour conjugal sur un concours de valse. Jusqu’à tout faire valser. La vie, sa femme et le jury avec. Dans une magnifique explosion de gaz. «  Et en avant bonbonne ! … Cap sur Canaveral !. (…) Je décolle enfin… Je m’envole… Pour un mambo avec la voix lactée… »*.



* Extraits de Seul avec tous de Laurent Terzieff  en collaboration avec Marie-Noëlle Tranchant (Presses de la Renaissance, 2010) et Le toucher de la hanche de Jacques Gamblin (Le Dilettante, 1997).


05/07/2012

Mes bons plans voyage. From Rome with love !


San Benedetto, près du pont de l'île Tiberine
Culte. Rome regorge d’églises Renaissance ou baroques, toutes plus somptueuses les unes que les autres. Et monumentales. Sans doute est-ce par pur esprit de contradiction que je suis tombée (spécialement) sous le charme de deux minuscules lieux de culte. 
San Benedetto di Piscinula (XIe s), ravissante église romane du quartier du Trastevere et la troglodyte Santa Barbara (XIIe s), comme blottie entre deux immeubles, à un jet de pierres de la place du Campo dei Fiori. A voir.
Chef d'oeuvre baroque de Le Bernin
Art. En plus des sites majeurs, le Palais Doria Pamphilj mérite une visite pour sa cour intérieure aux airs de jardin andalou, sa galerie des glaces et sa collection d’œuvres, dont une Marie-Madeleine du Caravage troublante de sensualité. Allez aussi caresser (des yeux) « Apollon et Daphné », chef d’œuvre du Bernin exposé à la galerie Borghèse. Une telle grâce aérienne sculptée dans le marbre, cela tient du prodige !

Relax. Pour une pause détente, rendez-vous au jardin botanique, au pied de la colline du Janicule. Le lieu n’est pas très entretenu, mais romantique et apaisant. Et ne ratez pas les massages divins (normal, c’est via del gesu) du Nora Thai massage center. Après une journée de marche, c'est un délassement exquis, à l’excellent  rapport qualité-prix : 50 € l’heure.

Shopping. Vous dénicherez une gravure, des cartes postales ou un cadre ancien dans les kiosques à antiquités du mercato delle Stampe, entre le quartier du Panthéon et la place d’Espagne. Puis faites un saut chez Mirabilia, la boutique de Rosalba di Giovanni. La créatrice y cisèle de délicats bijoux en or. Je vous recommande aussi le marché du Campo dei Fiori pour acheter des pâtes, tomates séchées et autres denrées italiennes.

Sortie. Pas de coup de cœur côté restau. En revanche, j’ai eu la chance d’assister à un concert électrique de Rachid Taha et Mick Jones, ex guitariste des Clash, dans le parc de la villa Médicis. Rock et vue sur Rome by night, c'est le bonheur. Renseignez-vous sur la programmation du lieu.
Adresses (celles qu’on ne trouve pas facilement) : San Benedetto di Piscinula, Piazza in Piscinula, 40. Santa Barbara dei librari Largo dei Librai, 186. Boutique Mirabilia, Via della Serofa, 113. Nora Thai massage centerVia del Gesu, 56.