28/02/2013

La Pascade : Alexandre Bourdas persiste et signe


Ouvert en novembre 2012 à deux pas du Palais Garnier, ce restaurant aux airs de table d’hôtes est une ode à la gourmandise. Et un concept 100% original. A l’image de son créateur, Alexandre Bourdas, jeune chef surdoué du Sa-qua-na de Honfleur : un double étoilé, à ne rater sous aucun prétexte. A Paris, le Normand d’adoption décline la pascade, savoureuse crêpe soufflée caramélisée sur les bords qui fit la joie de son enfance aveyronnaise. Mise en bouche du Sa-Qua-Na dont elle est la signature, elle est proposée ici en six versions salées (sucrées-salées en réalité), puis cinq desserts. Accommodée d’une effilochée de cabillaud, de crème de brocolis, passion et daïkon (un radis blanc japonais), ou de feuilles de chou frisée, avocat, chips faits maison et d’une émulsion divinement parfumée d’ail et gingembre – deux plats au menu de février -, c’est un régal !


Cerise sur le gâteau. Le lieu tenu par Marc André, aux fourneaux – il fut quatre ans durant chef de partie au Sa-Qua-Na et fait ici ses gammes en cuisinant les recettes du chef – et sa femme Laura, à la gestion, est éminemment sympathique. L’assiette, l'accueil chaleureux de la toute jeune équipe et le design sobre et élégant donnent envie de revenir.
Sous réserve de n’être pas à la diète, toutefois, car pascade ne rime pas avec light…

- Restaurant La Pascade – 14, rue Daunou 75002 Paris – comptez environ 30 € le repas, hors vin. Réservations : 01 42 60 11 00.  

21/02/2013

Théâtre. Jacques Gamblin, du rire aux larmes...


Bastien Lefèvre, Claire Tran et Jacques Gamblin. Photo Giovanni Cittadini Cesi


Un seul être vous manque. Du bout des doigts, longtemps, l'homme a tracé des lignes imaginaires sur le corps de celle qu’il aime, si bien qu’elle en est devenue « indélébile ». Mais elle est partie. Maintenant, il voudrait déglutir ce trop plein d’elle qui l'étouffe jusqu'à l’écoeurement, tant son absence le hante…
Jacques Gamblin parle comme personne des peines d’amour qui nous laissent le cœur gros et des souvenirs dérisoires. Tel ce cheveu pris dans un mouton de poussière qui s’obstine à trainer dans les coins : « Je me demande si on peut tricoter un cache-cœur avec de la laine de mouton de poussière ? » s’interroge l’acteur et auteur, entre clown triste et poète givré.

Cocasse, imprévisible, parfois très drôle, comme cette girafe qui fait un nœud avec son cou et montre son c.. aux mâles, pensant ainsi les punir, Tout est normal mon coeur scintille est une pièce à voir, ou revoir (elle fut créée en 2010). Un spectacle inclassable où Gamblin exprime avec ses mots, tout autant qu’avec son corps, la nostalgie des étreintes passées. A ses côtés, Claire Tran et Bastien Lefèvre dansent les amants magnifiques. Ils se frôlent, s’enlacent, se perdent. Et ajoutent de la grace à cette parenthèse enchantée d’une heure et demie, seulement ! Bref (trop donc), voici un des plus beaux moments de théâtre qu’il m’ait été donné de vivre - puis revivre - ces dernières années. Et je me suis promis que cette deuxième fois ne serait pas la dernière. Qui sait, peut-être parviendrai-je ainsi à connaître le texte  « par cœur » ? En espérant qu’à force, et par une sorte de contagion, le mien aussi se mette à scintiller.

- Tout est normal mon coeur scintille. A 18h30, jusqu’au 3 mars. Théâtre du Rond-Point Paris, 8e. www.theatredurondpoint.fr

14/02/2013

Marie-Antoinette, maison de parfums très sélecte

Rendez-vous dans le Marais, à l’angle de la place Saint-Catherine, dans l’antre d’Antonio De Figueiredo. Cet ancien restaurateur passionné d’oenologie s’est reconverti en 2007, en créant une boutique entièrement dédiée aux fragrances qui enivrent les sens, plus subtilement encore que l’alcool le plus fin.

Le choix d’Antonio. Marie-Antoinette, le nom du lieu - en hommage à la grand-mère d’Antonio -, offre un écrin aux élixirs de parfumeurs d’exception. Ceux qui ont fait l’histoire - Frapin, Houbiguant, Lubin, Robert Piguet et bien d’autres - ainsi que de jeunes créateurs qui ont l’heur de séduire cet amateur exigeant. « Il y a une part d’irrationnel, d’affectif dans ma sélection. Je privilégie l’originalité du jus et commence toujours par tester mes trouvailles auprès de ma clientèle » note Antonio De Figueiredo. Accueillant et atypique, comme l’est son propriétaire, le lieu offre à celles et ceux qui regimbent à sentir leur parfum à chaque coin de rue, de bien belles surprises. J’ai craqué pour les compositions de Mona di Orio, créatrice au style profondément personnel, ainsi que pour l’eau de parfum George de Jardins d’écrivains. Un jus boisé et envoutant, à offrir à votre Valentin !

A découvrir aussi

Les savons Claus Porto, fabriqués à l’ancienne et 100% naturels, dont les ravissants emballages
font de jolis petits cadeaux (de 10 à 11 € le savon, selon la gamme).


- Marie-Antoinette - 5, rue d'Ormesson 75004 Paris. www.marieantoinetteparis.fr

07/02/2013

Catherine Berthillier, journaliste engagée

Catherine Berthillier,  créatrice de Shamengo. Photo Denis Benoît.
Le regard clair pétille. Le visage respire l’ouverture aux autres, l’harmonie. A 46 ans, Catherine Berthillier est là où elle doit être.
Ancien grand reporter pour Envoyé Spécial, Des racines et des ailes, Zone interdite, et j’en passe, cette globe-trotter a basculé du côté de ceux dont l’engagement professionnel donne un sens à la vie. En 2011, elle a créé Shamengo. Une plate-forme web de partage et mise en relation, dédiée aux entrepreneurs qui pensent bien-être collectif, respect de la planète ou solidarité, avant de songer gros sous. Le site regroupe aujourd’hui une centaine de portraits-vidéos (de deux minutes) d’hommes et de femmes inspirants. Ce n'est qu'un début.



Et la lumière fut. L’histoire commence en 2008. Catherine enquête alors sur le trafic d’organes en Inde. L’horreur. Un beau jour, dans un village sans eau ni électricité, elle avise un groupe d’enfants au comble de l’excitation. La découverte d’une lampe solaire fait leur joie. Cet objet – méconnu en France- est le fruit des recherches d’un homme, soucieux du mieux-être des Intouchables. Pour Catherine, c’est une révélation. Plutôt que de dénoncer le crime organisé, désormais, elle décide de promouvoir les initiatives de celles et ceux qui mettent un peu de bonheur dans ce monde de brutes. Mais les histoires qui finissent bien n’intéressent pas la télé. Le chemin sera long jusqu’à Shamengo. «Tel Forest Gump, j’ai commencé à courir seule. Puis, il y a eu de plus en plus de monde à mes côtés » dit-elle. Pugnace, la jeune femme surmonte les difficultés. Et invente une nouvelle forme de web journalisme collaboratif. Partout dans le monde, depuis 2011, les correspondants de Shamengo filment ainsi des pionniers de l’entreprenariat éco-responsables : une styliste de Detroit ayant créé un manteau isolant, fabriqué pour les SDF par les SDF ; un chimiste allemand qui recycle les métaux des panneaux solaires en fin de vie… Ces humanistes innovants expérimentent des modèles économiques plus éthiques. Et, qui sait, peut-être donnent-ils envie aux autres d’entreprendre différemment ? Catherine veut y croire. Quant à son état d’esprit présent, son sourire rayonnant en témoigne. « Je suis fondamentalement heureuse que Shamengo contribue à faire émerger un nouveau monde ». Et si, avec elle, on pariait sur l’avenir ?

- Participez à l’aventure des pionniers de Shamengo sur http://shamengo.com