30/05/2013

Fred Pellerin à l’Atelier. Il était une fois un conteur…

Tignasse ébouriffée et lunettes d'Harry Potter, le  conteur canadien Fred Pellerin est de passage à Paris. Crédit : Artcomar.

Québécois d’origine, Fred Pellerin est un drôle d’artiste, entre conteur et fantaisiste, au sens de ce que fut Fernand Raynaud. Un être lunaire et un poète adepte du coq à l’âne.
Armé de son seul accent à couper au couteau et de son imagination plus qu’aiguisée, ce trentenaire, connu comme le loup blanc en son pays, nous entraine dans son grand nord. Un grand nord où la neige ensevelit les vélos, mais pas le commis-voyageur venu livrer une télé, à l’image elle aussi enneigée…

De peigne et de misère. Son nouveau et cinquième spectacle nous convie chez Méo, le barbier de son village natal de Saint-Elie-de-Caxton. Un barbier pas triste. Comme Fred, qui vu sa coiffure approximative dut le fréquenter... Car ce barbier veilla longtemps, dit-il « sur la capillarité générale". Mais à sa façon. "A décoiffer juste à point, il sut prendre de front tous les tenants de la raie droite et monotone. Le génie frisait la folie ». Celui de Fred Pellerin aussi. De saillie en saillie, d’histoire d’amour fou où les « mouches à miel » (les abeilles) jouent un rôle majeur, de chansons à la guitare ou à l’accordéon, une fois son phrasé adopté, ce doux dingue nous fait décoller six pieds au-dessus de la terre. Et ça fait un bien insensé ! Alors, si vous m’en croyez, réservez-vite vos places au théâtre de l’Atelier.

- De peigne et de misère. Fred Pellerin. Théâtre de l’Atelier, Paris 18e – du 5 au 30 juin – www.theatre-atelier.com

23/05/2013

Musée. Bienvenue chez Ossip Zadkine !

Musée Zadkine. 100 bis, rue d’Assas 75006 Paris
Photo : Véronique Koehler/Musée Zadkine/ADAGP

Blotti au fond d’une impasse et insoupçonnable depuis la rue d’Assas, le musée Zadkine est enchanteur. Entouré d'un jardin foisonnant où les œuvres se mêlent à la végétation, il abrite la maison que le sculpteur peintre occupa avec sa compagne Valentine Prax, de 1928 à la fin de sa vie en 1967. En 1981, sa veuve fit don de l'ensemble des œuvres de son mari ainsi que de leur nid d'amour à la ville de Paris. On y découvre aussi l'atelier de l'artiste où sont organisés des événements culturels pour petits et grands.


Laissez le charme agir. L'âme russe d'Ossip Zadkine confère à ce lieu une atmosphère unique, poétique. Lumineuses et d'une muséographie efficace, les sept salles d’expos présentent les sculptures d’un esthète, inspiré à ses débuts par les arts primitifs et précurseur du cubisme. Marbres, pierres, terres cuites, bois aux essences variés et bronzes y dévoilent leur beauté sans fioriture.
Tête de femme (1924)
Véronique Koehler/Musée Zadkine/ADAGP

On se sent ici comme invités à partager la vie d'un artiste, dont les audio guides content les grandes lignes et certaines anecdotes croustillantes. Parmi d’autres, celle de la « tête de femme » d'influence égyptienne vaut  son pesant d'or ! Propriété de la décoratrice Eileen Gray, la statue aurait coulé des jours sinon heureux, du moins calmes - normal pour une pierre sculptée  -,  si la femme de ménage n'avait éprouvé le besoin de lui donner un bain. La bouche peinte de l'œuvre fut effacée et la collectionneuse fort marrie. Heureusement qu’Ossip, magnanime, accepta de repeindre ladite  bouche… à l’œil !  
- Net. www.zadkine.paris.fr


09/05/2013

Un dimanche à la campagne… parisienne dans le 12e


Qui a dit que Paris était gris ? Sans doute, un de ces grincheux pour qui les Parisiens sont d’une humeur de chien. En plus d’offrir mille visages à ceux qui regardent plus loin que le bout de leur nez, ma jolie capitale prend rue Crémieux des airs andalous. Cette voie piétonne, toute proche de la gare de Lyon, est un remède à la morosité ! Ses pavés, pots de fleurs et maisons de deux étages nous en font voir de toutes les couleurs. Du jaune, du rose, du vert, des fenêtres en trompe-l’œil, des papillons, des oiseaux et des chats qui les coursent sur les murs, des colombages et des heurtoirs anciens… Au 33, ne manquez pas les expos de Vis-à-vis-Association. La galerie tenue par des bénévoles ultra accueillants présente des artistes méconnus du grand public.













Et si on se la coulait verte ! Direction ensuite rue de Daumesnil. On y prend un des escaliers qui accède au Viaduc des Arts afin de rejoindre la promenade plantée qui relie la Bastille au jardin de Reuilly. Un chemin bucolique envahi d’arbres et de verdure, à emprunter le week-end en matinée, histoire d’éviter la foule. La balade de 4,5 kilomètres  suit le trajet d’une ancienne voie ferrée et passe devant la charmante gare de Reuilly qui fut en activité jusqu’en 1985. Un cadre romantique à souhait.

02/05/2013

Dani. Variations sur le même t’aime

Carmen prend un sérieux coup de dance

Pardon à Vanessa Paradis pour cet emprunt du titre de l'album composé par Gainsbourg. Mais il se prête à merveille au nouvel EP de Dani. L’amour est un oiseau rebelle nous offre en effet cinq versions adaptées de Carmen, où le compositeur Jean-Baptiste Loussier s'en donne à coeur joie pour technoïser Bizet.


Hymne à l'amour. Dès le premier morceau, la voix de Dani fait vibrer ses basses et nous entraine dans une transe sensuelle et hypnotique qui déclenche une furieuse envie de se déhancher. Suivent quatre remix, dont deux des deejays Isolée et David K, stars de la scène underground. Ces variations sur le même thème célèbrent l'amour dans tous ses états. Lascif, insolent, répétitif comme une scène de ménage n'en finissant plus  - sur fond de : « Prends garde à toi ! »-, ou joyeux comme l’est l’amour, le vrai, celui qu’on n’apprivoise pas. Il y a tout cela et surtout énormément de talent dans cette petite perle musicale, à découvrir et vite. Ah oui, j’oubliais, le clip est réalisé par Maïween. Quand même. Bon, je vous laisse, il faut que j’aille danser.

-  Cliquez ici pour écouter l'album digital sorti le 22 avril dernier chez Believe.  



L'amour est un oiseau rebelle, le clip réalisé par Maïween.