26/09/2013

Guide anticonformiste. Paris, c’est bien barré !


En marge. Tout nouveau, ou presque -  il est sorti en juin dernier – et tout beau  - ses photos et sa maquette sont aussi créatives que ses trouvailles - Paris Off est un guide vraiment pas comme les autres. D’habitude, je rechigne à ce que l’on me dise où aller me faire embrasser à Paris (rigolo mais un peu bidon, non ?), mais ces plans-là sentent très bons. Sous réserve d’être prêt à sortir des sentiers battus. Et d’éviter d’emmener Mamie boire un thé dans ce gentil bar, d’où elle risque fort de ressortir les cheveux dressés sur la tête. Remarquez, s’ils sont violets, ce peut-être branché.


La mise en pages pêchue de de Paris Off joint l'agréable à l'utile.  Photos : E. Veymont.

100 lieux secrets. OK, je n’ai pas tout testé. Loin de là. Mais certaines adresses dont le 61, chroniqué par ma blanche plume, ou la mythique boutique de transformistes de la rue des Dames (Paris 17e) font partie de mes références. Les nombreuses autres mettent l’eau à la bouche : collections d’art contemporain très privées, squats d’artistes, scènes underground, jardins secrets, bars interlopes ou sports loufoques (la corde à sauter sur rythmes de hip hop, ça fait rêver). Rien ici qui ne sorte pas de l’ordinaire. Un brin anar et franchement agréable à parcourir, Paris Off est fort bien écrit par Eric Veymont  et édité chez Parigramme, petite maison d’édition qui revendique son inlassable passion pour Paris. Chapeau !

- Paris Off d’Eric Veymont – Parigramme. En librairies et sur www.amazon.fr



19/09/2013

Sœur. La mode des p’tites Parisiennes


 Style. Les sweats informes de vos ados vous sortent par les yeux ? Vous allez adorer Sœur, jolie marque pour jeunes filles de 10-18 ans. Pensées pour les collégiennes et lycéennes branchées - des « Parigotes » dans l’âme qui peuvent aussi bien habiter n’importe où – les collections ne sont ni trop rock, ni trop grunge… et surtout pas trop sages. En 2012, l’égérie en fut Violette d'Urso, fille d’Inès de La Fressange. Ça veut tout dire !

Histoire. Au fait des tendances, ces adolescentes rejettent la mode enfant et louchent du côté de la femme. "Sœur respecte leur identité et accompagne leur recherche de mode" explique Angélique Brion. A l’origine de la marque, lancée en 2008 avec Domitille, sa sœur, qui fut styliste de Bonpoint, cette ancienne pro du marketing pour enfants vit une success story. Après la boutique de la place Saint Sulpice, Sœur a déjà essaimé dans les 17 et 16e arrondissements parisiens et ouvert des boutiques à Lyon et Bordeaux, notamment.


Collection. Mélange de chic et de bohème, les tenues Soeur peuvent être portées en toute occasion. Emblématique de la marque depuis ses débuts, la petite veste passe aussi bien à l’école avec un tee-shirt, qu’au déjeuner du dimanche chez grand-mère ou bien encore à une boum, sur une mini jupe. Pratique.

Best of automne-hiver 2014. Le rouge et le bordeaux ;  l’imprimé léopard en petites touches et surtout l'incontournable écossais en versions chemise, jupette, bermuda ou veste. Côté accessoires : les  bonnets et capelines seventies hyper féminines.

- Adresses des magasins et e-boutique : www.soeur-online.fr

Bon plan

Sœur convient aux petits gabarits
de tout âge. Bonne nouvelle pour
les mamans !

12/09/2013

Expo. Les dessous, c’est de la mécanique !

(De gauche à droite) Corps à baleines 1770-1780, Tournure cage 1872, Guepière Lejaby 1951-52. Photos Patricia Canino.
Intrigante, rigolote, intéressante… Les Arts décoratifs proposent une expo comme je les aime. Scénarisée au petit poil (ambiance tamisée théâtralisant les objets ; parcours chronologique s’autorisant les accidents ;  explications précises),  La Mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette séduit celles et ceux qui ont une furieuse envie de savoir ce qui se dissimule sous les jupes et les culottes des élégants d’hier (depuis le Moyen Âge, tout de même) à aujourd’hui. Inutile toutefois d’espérer se rincer l’œil. Il est ici plus question de technique que de chair.

Feu d’artifices. Postiches soulignant la virilité des nobles des XIV et XVIe siècles qui bombent le torse et l’entrejambe (!), cerceaux de fer ou de rotin, paniers,  crinolines et faux-culs déplaçant le volume des jupes des hanches au popotin, pour accentuer la finesse des tailles corsetées jusqu’à l’asphyxie… Ces instruments montrent l’évolution de la perception d’une silhouette idéale, au fil du temps. D’une actualité parfois étonnante, tels ces corsets XVIIIe qu’on croirait sortis de l’atelier de Jean-Paul Gaultier, ou d’une esthétique douteuse comme ces affreux rembourrages de manches ballons, ces outils peuvent aussi être vaguement effrayants. Harnacher les nourrissons de corsets, sensés maintenir leurs corps droits pour inciter leurs âmes à le devenir, cela s’appelle de la maltraitance, non ?

Thierry Mugler s'inspire des dessous d'hier
Collection printemps-été 1992. Photo Guy Marineau.
Mieux vaut en rire. Le parcours suscite aussi quelques fous rires "vintage". Notamment en visionnant, entre autres extraits de films d’époque, le mémorable strip-tease d’Alice Sapritch dans La folie des grandeurs ou les pubs kitchissimes des années 1960-70 pour des gaines et des slips kangourous pas franchement sexy.
Suivent des travaux pratiques d’essayage de cerceaux, corsets et autres push-up pigeonnants (non, vous ne verrez pas les photos !). Aperçu croquignolet de ce que subissaient les femmes, en ces temps où la libération des corps était un concept assez flou.



La Mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette. Du 5 juillet jusqu’au 24 novembre. Musée des arts décoratifs Paris 1e. www.lesartsdecoratifs.fr


05/09/2013

Escapade. Pourquoi Arles est-elle irrésistible ?

(De gauche à droite) : terrasse de Chez Caro, sur la place du Forum ; aperçu sur la tour de l'hôtel de ville, chef-d'oeuvre classique, depuis les toits d'Arles ; entrée de l'ancien atelier SNCF des Forges, à 5mn du théâtre antique.

Pour ses rencontres. Arles in Black. C’est le thème 2013 du festival de photos Les Rencontres d’Arles. Les œuvres, exposées dans des cloîtres, églises, anciens ateliers SNCF et autres monuments, y dialoguent avec les vieilles pierres. Cette confrontation réveille notre sens de l’esthétique, notre conscience politique ou l’enfant en nous, selon l’artiste. N’en finissent plus de me hanter, cette année, le regard sombre de l’ado Napolitain, saisi par Sergio Larrain (église sainte Anne), les clichés d’un Zimbabwe exsangue dont témoigne Robin Hammond (atelier électrique) et la grâce flottante des carrés de soie Hermès, créés d’après les Polaroïds d’Hiroshi Sugimoto (église sainte-Blaise).

Au Zimbabwe, Patrick, 5 ans, vit sur une décharge avec sa grand-mère
 (photo Robin Hammond, Les Rencontres d'Arles).

Pour son anticonformisme
. Arles dissimule des dessous affriolants sous les dehors respectables de ses vestiges antiques (arènes, forum, thermes, théâtre), moyenâgeux ou Renaissance. Ses décalages inspirent l'expo Nuage, sensible et poétique, au Musée Réattu (ancien grand Prieuré de l’Ordre de Malte) ou transforment l’abbaye de Montmajour en terrain de jeu de Christian Lacroix. L’enfant du pays y invite des créateurs chers à son cœur et fait preuve, une nouvelle fois, d'un immense talent de scénarisation.

Pour son melting pot. Gitanes aux longues jupes, bourgeois, bobos attirés par la douceur de vivre ici… Arles mélange les genres. Et tant pis si les adeptes de la tauromachie et les écolos ont parfois du mal à s’entendre. C’est à ce métissage, inénarrable en quelques lignes, qu’elle doit son charme.


Agenda, bons plans et caetera

- Les Rencontres d'Arles 2013 jusqu’au 20 septembre : www.rencontres-arles.com

- Nuage. Expo jusqu’au 31 octobre, au Musée Réattu : www.museereattu.arles.fr

- Mon île de Montmajour – Christian Lacroix. Expo jusqu’au 3 novembre, à l'abbaye de Montmajour  : www.montmajour.monuments-nationaux.fr

- Produits régionaux. Sur le marché du samedi matin, un des plus beaux de Provence, boulevard des Lices.

- Shopping. Bottes camarguaises, châles, éventails ou gilet gardian aux Indiennes de Nîmes Mistral - 14, place de la République.

- Livres et BD.  Dans la belle librairie Actes Sud -  Place Nina Berberova : www.librairieactessud.com

- Restau.  Chez Caro, cuisine savoureuse et accueil sympa - 12, place du Forum : www.chezcaro.fr