Quand Anaïs rêve... Photographie Archipel 35 |
Il est des films – sans doute en avez-vous fait l’expérience – dont on ressort un peu sonné. Avec l’impression de marcher sans tout à fait toucher le sol. Bird People de Pascale Ferran - réalisatrice de Lady Chatterley - est de ceux-là. Succès d’estime depuis sa sortie (le 4 juin) il persiste à s’accrocher à l’affiche de quelques salles d’art et d’essai, sans doute plus pour longtemps. Courez le voir !
En parler sans dévoiler la touche de magie qui en fait le sel n’est pas chose facile. Peut-être suffit-il toutefois d’évoquer le regard et le jeu tout en finesse d’Anaïs Demoustier, étudiante paumée devenue femme de chambre dans un hôtel international près de Roissy ou l’angoisse palpable d’un Josh Charles, plus que parfait en homme d’affaires embarqué dans une vie qu’il vomit.
Film inventif, poétique, sur la liberté de choisir son destin et de prendre son envol à quelque âge que ce soit, Bird People trouvera un écho chez celles et ceux qui savent rêver les yeux ouverts. Ses failles et ses moments qui planent ne plairont pas, en revanche, aux esprits chagrins pour qui le 7e art doit être une machine parfaitement huilée. Dommage pour eux. C’est si joli un film qui se fout des conventions.