Autant
vous le dire, ce qui m’a attiré de prime abord, c’est le nom de la pièce. Un nom bien trop long, improbable. Tout ce que j’aime. Sur scène, ces trois animaux-là – Pascal Neyron, Emmanuel Quatra et Benoît Urbain – se livrent à une joute verbale et musicale qui, en effet, ne cède rien à la facilité. Les phrases fusent, ricochent les unes contre les autres, les dialogues s’emmêlent les pinceaux. A la façon d’un Dubillard qui manierait l’absurde avec l’autodérision d’un Devos. L’un des anti-héros veut confier son arc en ciel pendant les vacances, l’autre a suffisamment à faire avec le bout de mousson qui détrempe son jardin et le troisième se souvient de sa déconvenue lorsqu’il enlaça un proto-type, moitié femme côté face et moitié homme côté dos...
Musicalité. Les textes de Frédéric Rose et Vincent Jaspard sont un prétexte à la musique live (à moins que ce ne soit le contraire) et aux chansons de Trenet, Gershwin, Eddy Cochran ou Nougaro. Entrainant, drôle et légèrement grisant comme ces cocktails qu’on aimerait partager sur scène avec les artistes, tant ils sont sympathiques,
Les élans etc. sont programmés tout l’été au Lucernaire. Ça vaudrait presque le coup de ne pas partir en vacances. Quoique.
- Les Elans ne sont pas toujours des animaux faciles, adaptation et mise en scène de Laurent Serrano.
21h30, du mardi au samedi jusqu’au 13 septembre - théâtre du Lucernaire Paris, 6e. www.lucernaire.fr