11/09/2014

Plume de Rue. Les déambulations créatives de Juliette

Ecrire et marcher dans Paris. Déambulation
créative. Cela sonne comme le titre d'un livre. Et puis j’aime le mot déambuler pour sa nonchalance, l’état de rêverie éveillée qu’il suggère. Un état propice à la créativité. Aussi lorsqu’une amie me fait suivre le mail de Juliette, auteure du blog Plume de Rue, qui propose des ateliers d’écriture itinérants, ma curiosité est-elle émoustillée. Je m’inscris illico à la prochaine déambulation. Avec mon amoureux, plus circonspect. Les cartésiens aiment savoir où ils mettent les pieds. Rendez-vous est pris le 7 septembre pour une expérience intitulée Vert-blanc-rouge. Un thème  inspiré du parcours. Nous arpentons le Marais à partir du métro Chemin vert, passons par les Blancs Manteaux et terminons au marché des Enfants rouges.

Temps de pause et d'écriture au vert.
Ambiance. Sympathique et décontractée, Juliette pitche le principe déambulatoire devant les cinq
participants que nous sommes, place des Vosges. Il s’agit d'abord de réaliser un inventaire à la Sei Shônagon (une dame de compagnie de Teshi, impératrice du Japon consort au XIe siècle) des oeuvres d’art susceptibles d'être vendues que nous découvrirons sur le trajet. La fine équipe est lâchée pour une première balade créative. Nous prenons des notes à la volée. Une petite heure plus tard, deuxième pause dans un square dissimulé aux regards. Juliette nous propose alors de rédiger l’argumentaire commercial d’un objet listé de notre choix. Nous carburons vingt minutes, avant que la flânerie ne reprenne. Cette fois, notre guide nous invite à découvrir les bronzes de type assyriens des anciennes halles aux bouchers des Blancs Manteaux, le jardin du musée Cognacq-Jay, la sculpture de Turenne enfant... Elle se perd un peu et son sens de l’orientation prétexte à la plaisanterie inspire une des participantes à la créativité retorse. Vers 13h30 enfin, nous arrivons au marché des Enfants rouges. Et le temps d’attendre une table replongeons dans l’écriture. Cette fois, il s’agit de décrire l’œuvre d’art mise en vente, à travers les yeux d’un enfant. J’ai opté pour une boîte aux lettres jaune croisée au début de la rue de Turenne et me projette dans un futur proche (2074) où ce type d’objet est devenu furieusement vintage. Inspirée, joyeuse, je gratte avant de partager un brunch avec mes acolytes. Un repas ponctué par la lecture de nos textes. Bienveillante, Juliette apprécie les parti-pris de chacun, relève les petites incohérences, suggère des précisions. Le moment de stress de me sentir jugée passé, je m’amuse à faire partager l’étonnement d’Alain, 9 ans en 2074, devant ce curieux vestige postal d’une époque où les petites filles écrivaient à leur grand-mère. Et découvre avec plaisir les univers des autres plumitifs. Poétique, humoristique, absurde ou fantastique, les styles diffèrent tous. Je repars en me promettant de participer à nouveau très vite aux déambulations de Juliette. Avec mon cartésien, lui aussi conquis.


Boîte aux lettres inspirante

Rendez-vous sur Plume de Rue 

Pour en savoir plus sur les dates
et conditions d’inscription des
prochaines déambulations
créatives, lire les nouvelles
de Juliette et les textes des
participants à la déambulation
 du Dimanche 7 septembre.