Emmanuel Sammartino, maquilleur adulé de la fashion planète, et Christophe Hervé sont des esthètes et des artisans fleuristes atypiques. Odorantes, leur boutique de Saint-Germain-des-Prés dédiée aux roses leur est un écrin délicieusement suranné.Véritable cabinet de curiosités tout droit sorti du XVIe siècle, le lieu mérite une visite. Ici, le règne végétal et les créations de l’homme, assemblages floraux aux airs de jardins imaginaires et meubles chinés (dont de superbes vasques Médicis en fonte), côtoient le règne animal.
Odorantes. 9, rue Madame 75006 Paris
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Un règne figé pour l’éternité, car les deux complices ont racheté sa collection d'animaux naturalisés à un ancien taxidermiste. Un amoureux des bêtes qui attendait leur mort pour les immortaliser à jamais.
L'esprit des fleurs. Cette éthique entre en résonance avec l’approche florale des créateurs d’Odorantes. Leurs roses ont été cultivées par de petits horticulteurs de la région parisienne, à qui Christophe rend visite trois fois par semaine pour sélectionner les plus belles fleurs. Ses roses n’ont pas été réfrigérées, elles n'ont pas voyagé et cela fait toute la différence. Car les roses c'est fragile, madame ! J'y avais d'ailleurs renoncé, énervée que j'étais de les voir piquer du nez à peine arrivées chez moi. Celles d'Odorantes durent plus qu'un déjeuner de soleil. Je raffole aussi de leurs parfums enivrants et leurs coloris délicats : blancs poudrés ourlés de vert tendre, vieux rose, parme, etc. A l'instar de Sidney Bechet, mes bouquets me donnent envie de fredonner : « Dans mon cœur, tu fleuriras toujours au grand jardin d’amour, petite fleur »…