27/12/2012

Rétrospective 2012. Se souvenir des belles choses…

Tomber sur toi, album culte de La Bestiole

À l'intention de celles et ceux qui auraient manqué certains de mes articles  - personne n’est parfait ! -, voici une sélection de 12 best of  2012. Des bons plans toujours d’actualité.

Pour réchauffer l’hiver. Sortez couverts avec les bonnets Goldenhook, tricotés par des grands-mères à la retraite. L’idée est sympa et les modèles ultra tendances sont vendus sur le net. Ainsi équipés, allez déguster un thé vert dans le Marais au Salon by Thé des écrivains, un lieu magique où se ressourcer le corps et l’esprit. Car c’est aussi une librairie. Plus tard, dansez jusqu’au bout de la nuit sur Chaleur humaine, un des titres de Tomber sur toi, le dernier album de La Bestiole : un groupe de rock français, et du bon ! Le lendemain, récupérez en offrant à votre peau un soin  régénérant chez Les Anges ont la peau douce, mon lounge beauté préféré (Paris 17e).



Boucles d'oreilles Esther
Cadeaux, dernière chance. Certes, Noël est passé. Mais si, comme moi, vous jouez les prolongations dans la belle-famille ou chez Papa divorcé, voici quelques suggestions bien ciblées. Pour votre petite nièce : une tête de lit inspirée des contes des mille et une nuits, dessinée par Cécile Landowski. Pour un (e) esthète ou passionné(e) de théâtre : les merveilleux Cahiers secrets d’une costumière de théâtre de Pascale Bordet. Pour tous : la trilogie de DVD Welcome in Vienna qui retrace la vie des Autrichiens juifs, durant la seconde guerre mondiale. Et pour l’élue de votre cœur : un des très précieux bijoux Esther.



Pour sortir à Paris. Profitez des vacances pour aller voir Bêtes de sexe au Palais de la Découverte. Si vous en avez encore le courage, vous pouvez ensuite faire un saut au Grand Palais afin d'admirer les toiles d’Hopper. A partir de 20h, les files d’attente sont moins démentes. Offrez-vous aussi une toile en famille au cinéma Le Champo (Paris, 5e), pour voir ou revoir Tess en version restaurée, également disponible en DVD. Un chef d'oeuvre.
Et pour finir en beauté, je suis une fan de théâtre, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, rendez-vous donc au Lucernaire avec les enfants pour rire aux facéties des Contes du chat perché, d’après Marcel Aymé. Et prenez dès maintenant des places pour Le Porteur d’histoire d’Alexis Michalik. Une pièce jubilatoire programmée au Studio des Champs-Elysées (Paris, 8e), à partir du 6 février prochain. Belle fin d’année !

20/12/2012

Enfants. Râma et Sîtâ, de Bollywood à Paname

Les deux danseurs de Râma et Sîtâ. Valérie Fernandez est aussi la créatrice du spectacle. Photo : Cédric Boichu
La magie du théâtre est telle qu’il suffit de deux acteurs investis et d’artifices bien ficelés pour que nous en acceptions les conventions et croyons, ou presque, en la super production. C’est le cas du spectacle pour enfants Râma et Sîtâ, monté au théâtre de Ménilmontant par la sympathique compagnie de la Cruche.

Un conte dansé. Inspiré de l’épopée mythologique Râmâyana, pour l’occasion grandement simplifiée, ce film vivant mêle animations, danses indiennes, théâtre d’ombres, marionnettes et trucages, dont la candeur pourrait prêter à sourire si elle ne participait à l’authenticité bollywoodienne du divertissement. Ma (petite) camarade de sortie Marguerite, dix ans, et moi n'avons pas boudé notre plaisir devant les chorégraphies kitsch à souhait, interprétées par la très gracieuse Valérie Fernandez et son prince, PremGopal Santhanagopal, danseur et chorégraphe indien. Mention spéciale aussi pour les costumes et les décors – notamment le palais du vil Ravana, ravisseur de la princesse Sîtâ, qui jaillit sur scène comme un spectaculaire pop-up d’un album pour enfants  - ainsi que pour l’humour du film projeté sur écran géant, en arrière-scène. Le décalage des acteurs et leurs mimiques y font mouche et participent au charme de Râma et Sîtâ. Alors un conseil, commencez bien l’année en offrant à vos affreux, pardon je voulais écrire à vos adorables bambins (dès 6 ans), 55 minutes de bonne humeur et de dépaysement, quelque part entre Bombay et le vingtième arrondissement !

- Râma et Sîtâ, théâtre de Ménilmontant. 15 rue du retrait, Paris, 20e. Mercredi 2 janvier à 19h. Au festival d’Avignon en juillet 2013. 

13/12/2012

Esther Assouline, portrait d'une artiste instinctive

Bijoux Esther (de gauche à droite). Bagues et alliances, pendentif Coeur antique, bague Neguev. Photos :  Alleaume Adrien.
« Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? » s’interrogeait Lamartine. Cher Alphonse, je suis tentée de vous répondre que les bijoux d’Esther Assouline en ont une, tant ils s’attachent à la mienne.

Esther Assouline par C. de Brosses
Il était une fois une esthète, Esther Assouline, qui peignait aux pastels et fabriquait des bijoux mêlant les fils d’or et d’argent.
Un beau jour, le hasard d’une rencontre avec Wiga Mikulski, ciseleuse de talent dont elle fréquente depuis lors l’atelier, la révéla à son art.
A quarante ans, Esther se consacra à la joaillerie. Son style jaillit de sa mémoire, de son histoire, spontanément, sans qu’elle ait besoin de le chercher. Esther, sa marque éponyme lancée en 2007, est infiniment singulière. Confidentielle encore, elle est distribuée à la galerie Elsa Vanier (7, rue du Pré aux Clercs Paris 7e), sur le site l’Atelier des Bijoux Créateurs et enchante les clientes du très select abc carpet&home de New York.


Des bijoux chargés de sens. Esther crée des bijoux en or ou platine, sertis (ou pas) de pierres précieuses, des diamants de couleur le plus souvent. Des pièces uniques ou des séries limitées, exclusivement. Femme sensible, elle laisse s’exprimer son instinct lorsqu’elle imagine ces petites merveilles d’une finesse extrême, dont elle cisèle jusqu’aux finitions dans son atelier parisien. Ses bagues, colliers, bracelets et boucles qu’on dirait antiques -  « comme sortis des fouilles » dit-elle joliment -, sont en réalité très actuels : Deborah, sa fille de vingt-deux ans, est aussi sa muse. On les dirait ethniques, ils ne le sont pas. Mais Esther s’inspire parfois de l’Inde qu’elle adore : « La plupart de mes créations sont réversibles. J’aime que la face cachée des choses soit aussi belle que ce que l’on en voit. Une philosophie typiquement indienne » souligne t-elle.  Ses objets, aussi inanimés soient-ils, ont décidément de l’esprit !
- En savoir plus : www.esther-fr



06/12/2012

Cinéma. Tess ou le destin d’une femme sacrifiée

Natassja Kinski. Photo Bernard Prim, collection fondation Jérôme Seydoux Pathé. 
Ce chef d’œuvre inspiré de Roman Polanski qui porta à l’écran en 1979 Tess d’Uberville, roman de Thomas Hardy, ressort en version restaurée dans les salles obscures et en DVD. Un magnifique cadeau de fin d’année ! Me replonger dans ce qui fut une des expériences cinématographiques les plus mémorables de mon adolescence – avec le Molière de Mnouchkine  -, c’est comme ouvrir une boîte de Pandore dont s’échappent les émotions : émerveillement devant les paysages impressionnistes du Dorset anglais au 19ème siècle, recréés avec un souci du détail étonnant en Bretagne et Normandie pour les besoins du tournage, trouble des premières passions amoureuses, prémonition de la noirceur des hommes… Trente ans plus tard, le charme continue d’opérer.

Fatalité. Tess, c’est l’histoire d’une fleur née sur le purin d’une famille déchue. Une fleur condamnée à souffrir, que sa beauté radieuse désigne comme une victime expiatoire, à immoler sur l’autel du désir des hommes. A peine sortie de l’enfance, la jeune fille pressent sa malédiction et se tient à l’écart des jeux et des danses insouciantes des paysannes de son âge. Magnifié par le jeu de la lumineuse Natassja Kinski (18 ans à l’époque), dont le visage frémissant reflète la révolte intérieure, la pugnacité, la fierté et le désespoir, le film révèle l’essence du style polanskien et les obsessions du réalisateur. Un mélange de fascination pour les « natures » féminines, ces Eve dont la pureté pourrait sauver le monde, et d’attraction pour le côté sombre des êtres et des choses qui finit inéluctablement par l’emporter. Une fresque romanesque et désespérée, à voir ou revoir sans hésiter.

La version restaurée en 2012 de Tess est disponible en VOD, DVD et Blu-Ray (édition limitée). Infos : www.allocine.fr