Natassja Kinski. Photo Bernard Prim, collection fondation Jérôme Seydoux Pathé. |
Fatalité. Tess, c’est l’histoire d’une fleur née sur le purin d’une famille déchue. Une fleur condamnée à souffrir, que sa beauté radieuse désigne comme une victime expiatoire, à immoler sur l’autel du désir des hommes. A peine sortie de l’enfance, la jeune fille pressent sa malédiction et se tient à l’écart des jeux et des danses insouciantes des paysannes de son âge. Magnifié par le jeu de la lumineuse Natassja Kinski (18 ans à l’époque), dont le visage frémissant reflète la révolte intérieure, la pugnacité, la fierté et le désespoir, le film révèle l’essence du style polanskien et les obsessions du réalisateur. Un mélange de fascination pour les « natures » féminines, ces Eve dont la pureté pourrait sauver le monde, et d’attraction pour le côté sombre des êtres et des choses qui finit inéluctablement par l’emporter. Une fresque romanesque et désespérée, à voir ou revoir sans hésiter.
- La version restaurée en 2012 de Tess est disponible en VOD, DVD et Blu-Ray (édition limitée). Infos : www.allocine.fr