Grégory Gadebois sur scène. cr. ARTCOMAR |
Transformiste. Si le texte est efficace, l’adaptation du roman par Gérald Sibleyras est une mécanique dont on voit néanmoins un peu trop les rouages, c’est à l’interprétation sans complaisance de l’acteur que tient le sel de la pièce. D’un effleurement du nez, une raideur des poignets, un regard glissé sous la paupière, Grégory pose le personnage de Charlie. Lorsque l’opération semble réussir, c’est imperceptiblement que le timbre de sa voix se transforme, son corps se redresse, son regard s’allume d’intelligence. Mais ne cherchez pas l’effet. Il semble lui-même surpris par ce réveil de la conscience. Puis, inexorablement, poursuit sa courbe de Gauss. Les ficelles, les trucs d’acteurs, la facilité, ce comédien exigeant ne doit pas connaître. Certes le décor et la mise en scène cliniques lui sont des supports. Mais je gage qu’assis sur le lit d’une chambre d’ado décorée de posters pourris, il serait tout aussi étonnant. Alors la souris, on s’en f… Les fleurs c’est pour Grégory.
- Des fleurs pour Algernon d’après l’œuvre de Daniel Keyes est à l’affiche du Théâtre Hébertot, 78, boulevard des Batignolles, Paris 17e.