Fellag sur scène et aux fourneaux du Rond-Point
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Passez-moi le jeu de mots facile, je n’ai pu y résister. Mais le théâtre du Rond-Point se permet vraiment tout depuis que Jean-Michel Ribes en a pris la direction voici dix ans. Et c’est un plaisir de voir cette machine à culture casser le train-train intello-bobo et l’esprit de sérieux de certaines grandes scènes subventionnées.
Grands écarts. Tenu par un seul principe, celui de jouer les auteurs vivants, la programmation mélange allègrement les « chapelles ». Au début de l’année, Jean-Claude Grumberg, un habitué du lieu, vint ainsi notamment présenter la captation de sa création de l’Atelier au théâtre de l’Odéon (1979). Emouvant. Actuellement, c’est au réjouissant Fellag de mettre en perspective nos faits de racisme ordinaire à sa manière : il cuisine sur scène un couscous géant autour duquel Français et Algériens se réconcilient en rigolant. L’ambiance est (aussi) dans la salle. Dans un autre genre, il y a un gouffre entre l’humour trash de Gaspard Proust (en décembre) et la fantaisie toute en poésie de Jacques Gamblin et son Tout est normal, mon coeur scintille, à l’affiche en février 2013. Un spectacle à ne pas rater.
Ça ne se fait pas ? Tant mieux. Le Rond-Point ose aussi explorer de nouveaux univers. Après avoir lancé des ponts entre les théâtres publics et privés en coproduisant certaines pièces avec Le Marigny, Jean-Michel Ribes et Pierre Notte, conseiller littéraire et auteur associé du Rond-Point ont invité cet automne des compagnies amateurs. Gonflé. D’autant qu’ils ne se sont pas contentés de leur proposer les miettes d’un spectacle joué et rejoué par des pros et ont passé commande auprès de sept auteurs (dont Marie Nimier) de pièces courtes autour d’un thème inspirant : le lit. Les compagnies triées sur le volet se sont produites les 26 et 27 octobre derniers.
- Infos et programmation complète. www.theatredurondpoint.fr