Second long métrage de Joachim Trier, Oslo 31 août est une libre-adaptation du roman Le Feu follet de Pierre Drieu La Rochelle. A l’heure où je publie ces lignes, vous pouvez encore voir ce film indispensable dans quelques cinémas. Ne laissez pas passer votre chance !
Le propos. C’est une chronique de vingt-quatre heures de la vie d’un ex-toxico, sortant de cure pour un entretien d’embauche, notamment. Bien plus qu’une peinture des méfaits de la drogue, il s’agit d’ « une métaphore sur la solitude qui nous concerne tous » explique le réalisateur*. Touchée…
Bonjour tristesse. Le personnage principal est incarné par Anders Danielson Lie. Que dire de cet acteur à l’humanisme perceptible ? Helléniste érudit, musicien et médecin de métier, on le devine comédien par nécessité. La nécessité de témoigner, pas celle de gagner sa croute. Témoigner du mal-être de ces êtres qui se sentent à côté des choses, des autres, de leur vie. Sur une terre dont il ne maîtrise pas les codes, Anders est enfermé en lui-même.
Quête existentielle. Oslo 31 août est aussi un film sur le libre-arbitre. Il débat de la vie, de l’espoir, de la liberté de se foutre en l’air aussi. Au-delà de ces questions, il y a une esthétique impressionniste dans la façon dont est filmée Oslo. Une ville mélancolique, déserte en journée et qui s’anime la nuit. Comme si la vie ne pouvait être qu’empreinte de pénombre et son cortège de tentations : l’alcool, la dope… Pourtant le jour se lève, le soleil pointe, une jeune-fille demi-nue sourit. Vivre, peut-être ? Ou pas.
* dans une interview de Christine Masson
- Oslo 31 août En DVD Memento Films et VOD.