Pour ses rencontres. Arles in Black. C’est le thème 2013 du festival de photos Les Rencontres d’Arles. Les œuvres, exposées dans des cloîtres, églises, anciens ateliers SNCF et autres monuments, y dialoguent avec les vieilles pierres. Cette confrontation réveille notre sens de l’esthétique, notre conscience politique ou l’enfant en nous, selon l’artiste. N’en finissent plus de me hanter, cette année, le regard sombre de l’ado Napolitain, saisi par Sergio Larrain (église sainte Anne), les clichés d’un Zimbabwe exsangue dont témoigne Robin Hammond (atelier électrique) et la grâce flottante des carrés de soie Hermès, créés d’après les Polaroïds d’Hiroshi Sugimoto (église sainte-Blaise).
Au Zimbabwe, Patrick, 5 ans, vit sur une décharge avec sa grand-mère (photo Robin Hammond, Les Rencontres d'Arles). |
Pour son anticonformisme. Arles dissimule des dessous affriolants sous les dehors respectables de ses vestiges antiques (arènes, forum, thermes, théâtre), moyenâgeux ou Renaissance. Ses décalages inspirent l'expo Nuage, sensible et poétique, au Musée Réattu (ancien grand Prieuré de l’Ordre de Malte) ou transforment l’abbaye de Montmajour en terrain de jeu de Christian Lacroix. L’enfant du pays y invite des créateurs chers à son cœur et fait preuve, une nouvelle fois, d'un immense talent de scénarisation.
Pour son melting pot. Gitanes aux longues jupes, bourgeois, bobos attirés par la douceur de vivre ici… Arles mélange les genres. Et tant pis si les adeptes de la tauromachie et les écolos ont parfois du mal à s’entendre. C’est à ce métissage, inénarrable en quelques lignes, qu’elle doit son charme.